Interview de Richard Bordignon, directeur Union Retraite

Richard Bordignon, directeur Union Retraite

À l’heure où les Français ont des attentes très fortes en matière de retraite, où en est l’offre de services du Groupement d’intérêt public (GIP) Union Retraite créé en 2014 ? Quels sont les axes stratégiques en cours ? Entretien avec son directeur Richard Bordignon.

L’Union Retraite a eu 20 ans en 2024. Quelle est sa vocation ?

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Quelles ont été les évolutions marquantes du groupement ?

Pendant dix ans, nous avons bâti toute l’architecture juridique, technologique et informatique, permettant d’envoyer environ 6 millions de relevés de carrière et d’estimation retraite aux assurés à compter de 35 ans. Tous les cinq ans, chaque assuré du système de retraite est ainsi en droit de recevoir une information sur sa situation personnelle. Au fil des années, notamment avec la loi de 2014, deux autres missions nous ont été assignées : une mission de pilotage stratégique de tous les projets de coordination, simplification et mutualisation entre les systèmes de retraite. Sur cette base, nous avons développé sur les sept dernières années une quinzaine de services en ligne, de démarches en ligne, telles que la demande de retraite en 2019, la demande de réversion en ligne en 2020 ou encore la déclaration enfants en 2023. La seconde mission porte sur la mutualisation d’un certain nombre d’actes de gestion entre les régimes de retraite. Je prendrai pour exemple la mutualisation du contrôle d’existence pour les résidents à l’étranger. Par un seul canal, ceux-ci peuvent désormais déclarer une seule fois par an leur existence auprès de tous leurs régimes de retraite.

À compter de 2021, une troisième mission nous a été confiée. Elle a trait au droit à l’information sur la retraite supplémentaire. Il s’agit de permettre à tous les détenteurs de contrat d’épargne retraite d’en avoir connaissance. Aujourd’hui, nous collectons 18 millions de contrats d’épargne supplémentaire appartenant à près de 16 millions de personnes et que nous affichons sur notre site info-retraite.fr


Directeur de l’Union Retraite depuis novembre 2024, vous êtes chargé de mettre en œuvre le contrat d’objectifs pluriannuel 2024-2026. Quelle est la teneur de votre feuille de route ?

2024 a constitué une année charnière pour le groupement avec la signature du contrat d’objectifs pluriannuel 2024-2026. Je résumerai les axes stratégiques de ce contrat par trois mots clés : simplifier, approfondir et enrichir. Simplifier les démarches pour être au rendez-vous de notre promesse « dites-le nous une fois ». Ainsi, pour la demande de retraite en ligne, nous allons arrêter dès ce mois de juillet 2025, de demander aux assurés de produire leurs derniers bulletins de salaires, car nous les connaissons via la Déclaration Sociale Nominative (DSN). Deuxième axe, approfondir le droit à l’information en mettant dans notre simulateur l’ensemble des règles, y compris les plus spécifiques liées aux régimes spéciaux et aux régimes des professions libérales. Troisième acte, enrichir notre offre de services, autrement dit aller toujours plus loin dans le rapprochement entre les régimes de retraite pour fluidifier les parcours. Je citerai deux exemples : la déclaration enfants, mise en ligne fin 2023 et pour laquelle nous devrions enregistrer 1,5 millions de déclarations en 2025. Ce service est plébiscité car il répond à une attente forte des assurés, en particulier les femmes, de fiabiliser leur date de départ, sachant que les enfants comptent pour le calcul de la durée d’assurance et donc pour la date d’atteinte du taux plein. Second exemple, depuis avril 2025, il est possible de liquider en ligne sa deuxième pension à la suite d’un cumul emploi-retraite.


Comment entendez-vous être encore davantage au plus près des attentes des assurés et des usagers ?

En 20 ans, l’Union Retraite a mis en place des outils, dont les demandes en ligne, qui ont énormément simplifier la vie des Français. Ceux-ci ont désormais accès en permanence à l’information, et notamment à leur estimation retraite, et près de 64% des personnes qui demandent à partir en retraite, ont déjà effectué une simulation, et donc ont déjà une estimation du montant auquel elles auront droit. Mais, nous devons encore aller plus loin. Il faut faciliter la lecture et la compréhension des informations, que ce soit sur notre site ou sur les relevés de carrière papier ou les estimations globales. Sur ce sujet, nous devons sans cesse conduire un travail de pédagogie. La mobilisation de nouveaux outils, je pense à l’intelligence artificielle, va nous permettre d’être davantage accessible pour accompagner les personnes qui veulent en savoir plus, par exemple pour simuler un départ en retraite progressive.
Ensuite, il faut fluidifier les parcours des usagers. Chacun doit ainsi pouvoir de façon très régulière, notamment lorsqu’il se rapproche de la retraite, compléter sa carrière en demandant des rectifications, et sa situation personnelle avec par exemple les enfants. Vous le voyez, ma feuille de route est claire : rendre nos services de plus en plus accessibles, de plus en plus compréhensibles, apporter un accompagnement permanent à nos assurés et à nos usagers.

Services en ligne : repères en quelques chiffres
L’Union Retraite est aujourd’hui bien installée dans le paysage. Elle enregistre 46 millions de visites annuelles sur info-retraite.fr, 35 millions de visites connectées au compte retraite et 22 millions de simulations retraite effectuées. Pour l’épargne retraite, le nombre de consultations par an sur le service Mon épargne retraite s’élève à 1,5 millions, soit entre 8 et 10% de détenteurs d’un contrat. In fine, 65% des demandes de retraites se font aujourd’hui via les outils inter-régimes développés par l’Union Retraite avec ses opérateurs.

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